Frontier - Singelin
bd critique chronique
J’ai toujours eu un problème avec le manque de réalisme des navettes et autres stations spatiales.
On est gâté dans “Frontier” de Guillaume Singelin. Le dessin n’est pas conventionnel, peut paraître touffu et écrasé dans la bande. Mais c’est la partie paradoxale, cela apporte une dimension architecturale à l’histoire. Le confinement dans les engins spatiaux, le câblage, le réalisme des détails font que l’on se retrouve avec eux dans cette histoire. “Frontier” est une dystopie et pour une fois, respecte son étymologie, un mauvais lieu. L’espace est devenu une exploitation minière à grande échelle, maintenue par une entreprise cupide et sans scrupules. Les personnages évoluent dans une situation qui n’est pas sans rappeler nos vies, de l’écologie aux réfugiés, en passant par les quelques conglomérats qui plient nos libertés. Mais ce qui fait étinceler le récit, c’est l’espoir et les collaborations altruistes de ces individus. Une espérance qui va bien au-delà de cette belle bande dessinée…