Le roman des regards

Alexandre Dulaunoy 1 minute(s) de lecture possible dimanche 23 novembre 2025 186 mots et d'autres choses
art lecture photographie

Comprendre la photographie, et plus encore l’acte photographique, peut paraître obscur. On imagine volontiers les photographes en voyeurs, silhouettes en embuscade, prêts à voler ce qui ne leur appartient pas. Pourtant, en tant que photographe, j’ai été profondément touché par Le roman des regards de Daniel Pennac et Laurent Mallet.

Je ne divulgâcherai rien, rassurez-vous. Disons seulement qu’il s’agit d’un livre à mi-chemin entre la monographie discrète et la biographie légère, où se mêlent textes sensibles et images habitées. De belles photographies de visiteurs et de spectateurs de musées, saisis dans cet instant fragile où le regard se perd, s’attarde, rêve.

Wolven

Miles Davos 4 minute(s) de lecture possible dimanche 23 novembre 2025 841 mots et d'autres choses
bd critique chronique coup-de-coeur société fracture psychologie adolescence

Un samedi d’automne. Maussade et gris. De quoi faire naître la mélancolie dans les cœurs les plus vaillants.

Plutôt que passer mon temps à zoner, je décide de sortir de la chambre et de ma torpeur. Fast forward. Me voilà qui déambule dans le centre de cette ville de taille moyenne que j’affectionne. Je n’y suis qu’un touriste intermittent depuis plus d’un quart de siècle. Ce qui me laisse penser qu’on peut habiter un lieu sans y vivre, à force d’en arpenter les rues.

Leroy du chenin

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible lundi 17 novembre 2025 527 mots et d'autres choses
vin découverte art bande dessinée avis

2011: l’année de parution de ce récit initiatique d’Étienne Davodeau qu’est « Les ignorants ». Auteur de bandes dessinées que je connaissais déjà, à l’époque, il m’a fait découvrir la vigne et le vin, du moins intellectuellement.

Dans « Les ignorants », Davodeau conte sa propre méconnaissance de ces champs fertiles, de l’année d’initiation qu’il passa auprès de Richard Leroy, célèbre et discret vigneron. En échange, Davodeau communique sa passion du 9e art à Leroy. Ainsi, pendant un an, l’un apprend l’art de la vigne, l’autre celui du dessin et de la mise en case.

Monsieur Chouette

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible dimanche 2 novembre 2025 568 mots et d'autres choses
bd critique chronique coup-de-coeur fantastique imaginaire philosophie mythologie psychologie

C’est le cœur battant que j’entre dans un de mes temples favoris. Ne vous méprenez pas, je n’ai pas tourné casaque l’âge avançant, pour me transformer en grenouille du bénitier. Vous êtes après tout sur Le Sillon, et de temples, il n’y a que ceux consacrés à l’art salvateur ici.

C’est donc haletant que je franchis le pas de porte d’une de mes chères librairies. Nous sommes en septembre 2025 et « Monsieur Chouette » de David B. vient de paraître chez L’association, cette maison d’édition que ce génial sire a cofondée.

Dakota 1880

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible samedi 1 novembre 2025 300 mots et d'autres choses
bd critique chronique hommage western conquête histoire

Il faut oublier toutes ces légendes de l’Ouest.

De toute façon, on va mettre les peaux-rouges dans les réserves, qu’ils laissent leurs terres dont ils ne savent rien faire aux vrais entrepreneurs de ce pays.

Vous voyez cette prairie ? Le chemin de fer va y apporter la civilisation, les manufactures, les banques.

Ainsi s’exprime un personnage peu amène dans « Dakota 1880 », un bel hommage à Lucky Luke par Appollo et Brüno, une bande dessinée parue le 31 octobre 2025 aux éditions Dargaud.

Sphinx - Anne F. Garréta

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible samedi 25 octobre 2025 303 mots et d'autres choses
paris lecture club

Il y a de ces romans qu’on aime immédiatement. On tombe dans l’histoire comme on se jette dans une histoire d’amour. Je l’ai choisi par pur opportunisme et minimalisme de sélection livresque. La collection L’Imaginaire de Gallimard recèle souvent des chefs-d’œuvre inconnus. Je n’ai même pas regardé la quatrième de couverture de ce livre, Sphinx d’Anne F. Garréta.

Ma confiance en cette collection fut ma seule décision rationnelle de la journée.

Chlore - Thibault Lang-Willar

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible samedi 4 octobre 2025 387 mots et d'autres choses
chronique lecture piscine

Je me baladais à Ostende et je tombe sur la librairie Corman, une vieille institution Ostendaise. Bien sûr, la langue de Vondel dominait partout, mais il y avait quand même quelques bouquins en français ou en anglais qui traînaient dans les rayons. Et puis, je tombe sur un étal de livres à petit prix, et là, un truc à un euro qui s’appelle Chlore.

L’odeur du chlore, c’est un peu ma madeleine de Proust à moi. Quand j’étais gamin, au bord de la piscine, je regardais tout ce qui se passait. C’était mon terrain d’apprentissage, mais aussi celui de mes premières passions. L’odeur du chlore, c’était comme le premier parfum de mes premiers amours. Rien qu’en lisant le titre, je voyais déjà les gouttelettes d’eau sur mon bras et je ressentais les frissons du courant d’air à la sortie du bassin.

Le Carnet

Alexandre Dulaunoy 31 minute(s) de lecture possible jeudi 25 septembre 2025 6599 mots et d'autres choses
nouvelle nature

La monotonie d’un train en fin de soirée, un lundi. Ce bruit régulier qui berce et vous plonge dans une somnolence après une longue journée de travail. Je reprenais souvent le train tard, revenant du Luxembourg vers la Belgique. Ces instants de rêverie ou de lecture comptaient beaucoup, comme une parenthèse qui apaise après le tumulte.

Ce soir-là, la nuit était sombre et brumeuse. On ne distinguait presque rien dehors, sinon son propre reflet flou dans la vitre du wagon. Le tac-tac répétitif des rails semblait déjà préparer au sommeil. Le contrôleur passa sans un mot, valida machinalement mon abonnement, puis disparut dans la voiture suivante.

Burinés

Miles Davos 4 minute(s) de lecture possible dimanche 14 septembre 2025 659 mots et d'autres choses
photographie exposition art société

Burinés par le soleil, le vent, et les autres éléments. Expressions qui disent le tout sans mot, aucun. Visages parchemin.

Un photographe de légende parcourt 20 états pour saisir, en tout, 110 portraits, afin de montrer cette Amérique de l’ombre, l’Amérique des masses, loin du bling et du clinquant.

L’Amérique qui se fait exploiter pour que le tout tourne et que peu en profitent.

Des bêtes de somme. Mais aussi des marginaux, des laissés pour compte, un scientifique, une publicitaire, et un irradié. Le tout tavelé par des têtes sanguinolentes de moutons et de bœufs, résidus d’abattoirs, pour bien faire passer le message.

Mimésia

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible samedi 13 septembre 2025 271 mots et d'autres choses
bd critique chronique sf ia anticipation art

J’ai découvert Hugues Micol à travers « Agughia »1, une bande dessinée d’anticipation parue chez Dargaud en 2021. Le dessin de Hugues Micol et son scénario m’avaient rendu cette lecture agréable et marquante, illustrant avec un certain talent nos excès et leur impact sur notre société et notre planète.

« Mimésia », son nouvel album, paru cette fois-ci chez Futuropolis, avait tout pour me plaire, du moins sur le papier si j’ose dire : un empire s’étendant sur un bon millier de planètes, une IA qui régit tout, uniformise et gomme les aspérités pour assurer l’efficacité et la productivité. Jusqu’au jour où un droïde prof de sport (pourquoi pas ?) tombe sur un buste d’un temps largement révolu, œuvre interdite par la police culturelle…