Commandant

H. Galois 6 minute(s) de lecture possible samedi 9 mars 2024 1204 mots et d'autres choses
livre critique chronique roman

un livre de Sandro Veronesi & Edoardo De Angelis

L’ami qui m’a recommandé le livre dont je vais vous parler est un de ceux avec qui je partage le goût suspect des histoires de sous-marins : « J’avais pensé à un Das Boot version spaghetti, j’ai dévoré le livre ».

1940, Atlantique : « Nous sommes des marins, des marins italiens, nous avons deux mille ans de civilisation derrière nous, et nous agissons en conséquence », dit le commandant Salvatore Todaro, en sauvant les marins du cargo Belge (la Belgique était alors neutre) qu’il vient de couler, contrevenant aux ordres explicites de sa hiérarchie qui lui commandait de ne jamais secourir de naufragés.

La singularité

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible vendredi 8 mars 2024 538 mots et d'autres choses
chronique microessai musique société

Je me sens fatigué. Éreinté. Éteint.

L’humanité et ses errements m’épuisent.

Ère post-moderne, dites-vous ? Arrêtons de faire semblant s’il vous plaît. Qui espérons-nous abuser ? Nous-mêmes ? Ère de l’idiotie, de la médiocrité, de la petitesse d’esprit, et de la course effrénée sans raison aucune.

Envie de tout lâcher. De me terrer en haut d’une montagne pour des jours, des semaines ou des mois. Loin de tout et surtout de l’égocentrisme, du populisme, du racisme, du capitalisme glouton, et de l’insidieuse bureaucratie.

Vivonne de Jérôme Leroy

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible dimanche 3 mars 2024 245 mots et d'autres choses
livre critique chronique sci-fi

Dans ‘Vivonne’ de Jérôme Leroy, l’espoir est sans aucun doute ce qui nous anime. C’est l’espoir d’une existence améliorée, plus radieuse, plus intense et plus humaine. Nos sociétés, hélas, offrent peu ou pas d’espoir, avec des futurs qui semblent n’être qu’une succession incessante de catastrophes et de crises. Même si nos anticipations nous ont souvent laissés sur notre faim, elles peuvent parfois se révéler justes…

Vivonne pourrait alors être un signe, ou même une part de notre destin. Il est possible de se perdre dans des critiques sur le style ou la structure des chapitres, avec ou sans prologue, mais je pense que cela n’est pas essentiel. Ce qu’il faut retenir, c’est que j’ai été intrigué par ce nom, Vivonne, me demandant si l’auteur nous menait en bateau. Faisait-il référence à l’œuvre de Marcel Proust ? Difficile à dire, mais il y a une continuité dans ce livre d’anticipation. Il suggère que la littérature, et plus particulièrement la poésie, pourrait être notre salut, nous ouvrir des portes vers l’éternité. C’est une perspective séduisante pour nous, lecteurs, tellement captivante que je me suis laissé emporter.

Chronique - Dementia 21 volume 1

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible samedi 24 février 2024 305 mots et d'autres choses
bd critique chronique manga

Le fait n’est pas nouveau. Depuis de nombreuses années, le Japon est frappé d’un fléau : le fléau « vieux ». La population vieillit et cela devient intenable. Que faire ?

Shintaro Kago nous donne des solutions dans « Dementia 21 », son dernier manga grand format. Combinant un humour plus que limite et un dessin surréaliste, il nous invite à suivre les aventures rocambolesques de Yukie Sakai, une aide-soignante qui a le sens du service chevillé au corps. Débordante de bienveillance et d’énergie, elle essaie de donner à des séniors, attachants et horribles à la fois, l’attention que leurs proches ne leur octroient pas.

Chronique - Notes sur le sumo

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible samedi 24 février 2024 445 mots et d'autres choses
bd critique chronique

Samedi pluvieux. Samedi maussade. Fatigue et lassitude. Je pourrais passer ma journée à comater. Collé à un écran. Me remplissant le crâne de vacuités et d’inanités.

Lève-toi. Bouge-toi, me dis-je. Je trouve l’énergie de chevaucher mon cycle jusqu’à la librairie.

Un objectif précis. Qui fera l’objet d’une prochaine chronique. Je l’atteins. Rapidement. Pas question de repartir tout de suite. Envie de traîner mes guêtres à travers les rayonnages remplis, les tables jonchées de bandes dessinées. Un temple dédié au 9e art.

Chronique - zboing zboing

Miles Davos 1 minute(s) de lecture possible samedi 24 février 2024 193 mots et d'autres choses
bd critique chronique

« zboing zboing » de Paul Descamps est une bande dessinée originale et déroutante, un hors-piste haut en couleur, qui ne manque point de saveur.

Nous suivons une bande de joyeux drilles, à l’évident glamour, que la musique réunit. Ils baignent dans des notes rock qui leur donnent un je-ne-sais-quoi d’aérien, de léger. Comme si la saleté du monde glissait sur eux, ne trouvant aucun point d’adhérence pour leur courber l’échine et leur faire baisser les yeux.

Chronique - L'amour

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible jeudi 22 février 2024 283 mots et d'autres choses
livre littérature roman critique chronique

Je viens de finir « l’amour », le dernier roman de François Bégaudeau, paru aux éditions « Verticales ».

J’aime beaucoup Bégaudeau. Même quand il fait un peu trop de l’esprit dans ses écrits. Même quand il étale un peu trop son art des lettres et de la formule bien sentie.

Ici, il fait preuve de retenue. Ses phrases sont courtes, ciselées, avec juste la bonne dose de lyrisme, de poésie, et d’humour. Une écriture comme j’aime.

Chronique - Notre besoin de consolation est impossible à rassasier

Miles Davos 1 minute(s) de lecture possible mardi 20 février 2024 211 mots et d'autres choses
livre littérature essai critique chronique

Je ne sais quoi penser de « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier ».

Ce court texte d’une dizaine de pages de l’écrivain suédois Stig Dagerman date de 1952. Il fut traduit en langue française par Actes Sud, en 1981. Il a été réédité en octobre 2022 et mis en vente pour la somme assez folle de 4,90 €. Les mots, même anciens, de cet écrivain, valent de l’or, me dis-je en réglant, avec hésitation, la somme due au libraire.

Chronique - Cauchemar

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible dimanche 18 février 2024 389 mots et d'autres choses
bd critique chronique

France. Notre époque. Une manifestation. Comme tant d’autres.

La voix du peuple s’élève vers le ciel. Elle se fait de plus en plus forte, porte de plus en plus loin, et s’infiltre dans la tombe du Maréchal, à l’île d’Yeu.

Le voilà qu’il revient à la vie Pétain. Affreux zombie aux inquiétants pouvoirs, il constate la déchéance de sa France. Il l’aime sa France, quitte à la violer. Il se dirige d’un pas assuré vers le palais présidentiel. Et par un étrange procédé, le voici qui fusionne avec Manu. Pécron est né.

Le dernier jour de Howard Phillips Lovecraft

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible dimanche 18 février 2024 291 mots et d'autres choses
bd critique chronique hpl

Je sais que de nombreuses personnes souhaiteraient voir l’œuvre d’Howard Phillips Lovecraft sombrer dans l’oubli. Elles jugent sa production pitoyable, alambiquée et peu lisible, et dépeignent l’auteur comme réactionnaire, raciste et minable. Tout cela résulte simplement d’une méconnaissance ou, pire encore, d’une ignorance volontaire dans une tentative de faire le “bien”1.

À l’adolescence, L’Affaire Charles Dexter Ward fut la première œuvre de Lovecraft qui a croisé mon chemin. Ce n’est pas à proprement parler un roman ou une nouvelle ; c’est plutôt une introduction ou un guide pour explorer son univers. En s’y plongeant davantage, on réalise que l’identité de l’auteur importe peu ; lorsqu’on évoque Lovecraft, il s’agit avant tout de création collective. Plus tard, j’ai découvert que cette nouvelle n’avait jamais été publiée de son vivant. August W. Derleth l’a publiée, mais sommes-nous alors en présence d’une nouvelle œuvre artistique ? L’auteur originel a disparu ; il est mort, devenu cette étoile éphémère ayant permis l’émergence d’une nouvelle création. Oubliez l’auteur et ses quelques mots passés ; plongez-vous dans le résultat collaboratif artistique de centaines d’auteurs qui l’ont modelé à leur guise.