Les salamandres

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible lundi 21 avril 2025 304 mots et d'autres choses
bd dystopie retrofuturisme anticipation recension chronique

Futur indéterminé qui fleure bon la dystopie. Nous sommes dans le secteur 14. La Société est partout. Elle observe vos faits et vos gestes. Elle vous protège, du moins c’est ce qu’elle prétend. À la moindre incartade, vous êtes susceptibles d’être rappelés à l’ordre.

Graham est boucher. Du moins il le fut. Et la viande, il aime ça. Tellement qu’il en mange, malgré l’interdiction imposée par La Société. Il se croit malin Graham, mais il oublie que La Société voit tout, sait tout.

Synthétique & toxique

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible lundi 21 avril 2025 441 mots et d'autres choses
bd illustration recension chronique dessin queer psychologie

J’aurais pu passer à côté sans le voir, timidement juché sur le comptoir de la librairie, parmi d’autres petits ouvrages que l’on met à la périphérie de nos yeux, juste avant de passer en caisse, comme les chewing-gums au supermarché. Sait-on jamais, vous pourriez craquer et dépenser un peu plus de sous, même si vos mains, du moins les miennes, sont déjà bien chargées de bandes dessinées.

Je ne sais pas ce qui m’a attiré en lui. Peut-être ses couleurs pastel, qui détonnaient parmi les couvertures aguicheuses des capteurs d’attention, celles qui vous disent haut et fort « Prenez-moi ! Achetez-moi ! Ne m’abandonnez pas ! ». Peut-être le joli, doux dessin dont il se drapait, un dessin qui détonnait avec son titre, « Synthétique & toxique ».

La Sous-Bois

Miles Davos 4 minute(s) de lecture possible dimanche 20 avril 2025 777 mots et d'autres choses
roman langue anticipation sf futur fantasy chronique recension

Omes, fames qui acompagnez nos explorations de ce merveilleus Sillon fictionnel, pénétrant avec nous sans nule ésitation ses riches et fertiles tères litéraires, loin de la morosité et du cromo ambiant. Je vous sens interdit.

Quelque chose vous gêne. Vous vous sentez une poussée d’urticaire à me lire aujourd’ui. Peut-être vous demandez vous quèle erbe ai-je bien pu fumer pour comètre tant de fautes d’ortografe ?

Ne partez pas s’il vous plait. Vous vérez. Tout s’expliquera. Un peu de patience. C’est tout ce que je vous demande. Vous risquez même d’aprendre un truc ou deus.

Les papillons ne meurent pas de vieillesse

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible vendredi 18 avril 2025 328 mots et d'autres choses
bd critique chronique ecologie aventure thriller

Je me souviens de la première fois où j’ai découvert « Le tueur » de Matz, il y a plusieurs années de cela.

J’avais été captivé par la qualité du scénario du premier tome, si bien écrit et si efficace que j’ai immédiatement emprunté tous les autres volumes à la bibliothèque et les ai dévorés d’une traite ou presque.

Plus tard, j’ai découvert, un peu tardivement, le style graphique unique et saisissant de Frédéric Bézian, associé au talent narratif de Noël Simsolo, dans leur superbe série « Docteur Radar ».

Chronique - Cometa

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible dimanche 13 avril 2025 251 mots et d'autres choses
bd critique chronique anticipation sf hommage

Je viens de poser Cometa d’Elie Huault, après l’avoir lu pour la seconde fois en moins d’une heure, tellement l’univers représenté dans cet ovni graphique — qualificatif donné à cet ouvrage par Métal Hurlant et qui lui sied à merveille — m’a fasciné.

Je m’apprête à le savourer pour la troisième fois. Mais avant cela, je voulais vous en toucher quelques mots, afin de vous encourager à l’acheter, si vous aimez Mœbius, Druillet et la SF de leur époque bénie.

Lire !

Alexandre Dulaunoy 1 minute(s) de lecture possible dimanche 6 avril 2025 207 mots et d'autres choses
livre critique lecteur photographie

Dans le Sillon, le lecteur est sans doute l’élément par excellence qui rassemble tout le monde. Il est seul dans un monde agité. Il se concentre. Il est dans sa lecture. Son monde. Quand on croise un lecteur dans l’espace public, on se retrouve sans un mot. On fait partie de la même famille, même si le lecteur lit l’innommable H.

Le lecteur a cette autonomie de sortir du chaos. Il devient le point central. On peut le voir lorsque l’on photographie des lecteurs dans la rue ou dans les lieux publics. C’est ce que fait Olivier Le Brun depuis des années, de 1982 à 2022, et qui est rassemblé dans le livre avec l’injonction « LIRE ! ». Ce n’est pas une monographie de son travail, mais plutôt une approche monomaniaque pour capturer l’essence des lecteurs. C’est un livre simple, avec quelques textes d’Isabelle Bremond, Gauthier de Villers, Violaine de Villers, Nicole Legrand, Nadine Plateau, Anne-Marie van den Branden et Bernard Villers.

Thomas E. Florin, Autodafé, Comment les livres ont gâché ma vie

Alexandre Dulaunoy 3 minute(s) de lecture possible dimanche 30 mars 2025 445 mots et d'autres choses
livre critique art

Une fois de plus, ma sélection de lecture n’est pas rationnelle. Si je vois un titre comme “Autodafé, comment les livres ont gâché ma vie” dans une librairie, mon sang ne fait qu’un tour. Autodafé, putain de merde, il va falloir se mettre en branle et réagir.

Après cette première réaction, ma raison reprend le dessus. Je soupèse le livre et le retourne pour lire la quatrième de couverture. On peut y lire un truc du genre : “C’est normal, je me suis mis à les haïr… Autodafé est son premier livre publié.”

Max Cooper - 3D/AV Live

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible samedi 15 mars 2025 294 mots et d'autres choses
musique critique art concert

Max Cooper est bien plus que ce que je pensais. C’est un artiste-chercheur qui expose ses chemins, ses erreurs et ses errements. On n’est pas censé aimer tout dans son répertoire, mais c’est précisément là que réside sa cohérence. De prime abord, on ne percevrait pas forcément cette approche dans son travail, et pourtant, il s’agit bien d’une quête de recherche infinie. Une volonté de comprendre et de visualiser ce qui nous entoure, mais surtout ce qui se passe dans l’esprit de Max Cooper. Son œuvre est une introspection. On la perçoit, on la ressent, et on l’apprécie d’autant plus lorsqu’on s’y reconnaît. Elle résonne avec notre propre vie, qui, en fin de compte, est une partie intégrante de ce que nous sommes.

Le Tampographe: Chroniques de la rue du Repos

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible samedi 15 mars 2025 332 mots et d'autres choses
livre critique art paris

On peut se plaindre des réseaux sociaux. On est submergé de contenu peu intéressant, commercial ou diffusé par des pseudo-influenceurs. Mais un jour, j’ai vu un tampon graphique représentant un gros doigt d’honneur. J’ai toujours apprécié la délicatesse d’un tel geste entre amis : une marque d’amitié et une douce touche d’indépendance.

Intrigué, j’ai cherché à en savoir plus et je suis tombé sur le compte « Le Tampographe Sardon » (tampographe.sardon). Il s’agit de l’œuvre d’un artiste (Vincent Sardon), un peu déjanté, qui crée des tampons graphiques depuis longtemps. Sa boutique, située au 4, rue du Repos à Paris, près du Père-Lachaise (non loin du boulevard de Charonne et du boulevard de Ménilmontant), est ouverte le samedi.

On Mass Hysteria – Une histoire de la misogynie

H. Galois 2 minute(s) de lecture possible vendredi 14 mars 2025 364 mots et d'autres choses
exposition photo photographie

Une exposition de Laia Abril

Jamais je n’avais ressenti si intensément l’impression d’être dans un documentaire, c’est-à-dire dans une représentation de faits authentiques, d’une réalité. Conclusion de sa série d’expositions « Une histoire de la misogynie », la photographe et écrivaine Laia Abril nous plonge dans un phénomène dont j’ignorais tout avant de visiter cette exposition, ce que les hommes ont longtemps appelé les « hystéries de masse ». Ce sont des moments où des groupes de femmes unies, des communautés de femmes ou de jeunes filles se mettent à convulser, s’évanouir, trembler, manifester toute une variété de On Mass Hysteria – Une histoire de la misogynietroubles de façon collective. Sans cause physiologique apparente. Laia Abril présente au mur de nombreux récits circonstanciés ou recensions de presse de ces épisodes de transe collective dans le monde entier, certains datant de plusieurs siècles, d’autres de quelques années. Et les visiteurs sont invités à y mettre les mains, à feuilleter ces récits. Des textes sont projetés, surmontés de photographies d’Abril, dans une obscurité hypnotique. On est au cœur du documentaire, on ne peut l’esquiver. Des jeunes filles d’un pensionnat catholique qui n’arrivent plus à marcher, des ouvrières Cambodgiennes qui s’évanouissent, des jeunes Américaines collectivement envahies de tics… Dès le début de l’exposition, la clé nous est donnée : ces « hystéries de masse » peuvent être interprétées comme un protolangage de résistance aux systèmes d’oppression ou aux traumatismes collectifs. Une forme collective et inconsciente de refus d’une domination. L’exposition donne clairement quelques grandes dominations pesant sur les femmes : religion, exploitation capitaliste, patriarcat, répression policière, toxicité des réseaux sociaux… La photographe ne noie pas son maître-sujet de ses créations. Son regard entier en acquiert une intensité rare. Apothéose, on sort de là en montant un escalier qui donne sur une salle où sont projetées des images de femmes protestant, manifestant, émeutant et des hommes et des flics arrêtant, frappant, tirant sur des femmes. La résistance et la révolte des femmes peuvent les faire s’évanouir collectivement comme affronter l’ordre établi dans la rue. Éblouissant.