Le dernier jour de Howard Phillips Lovecraft

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible dimanche 18 février 2024 291 mots et d'autres choses
bd critique chronique hpl

Je sais que de nombreuses personnes souhaiteraient voir l’œuvre d’Howard Phillips Lovecraft sombrer dans l’oubli. Elles jugent sa production pitoyable, alambiquée et peu lisible, et dépeignent l’auteur comme réactionnaire, raciste et minable. Tout cela résulte simplement d’une méconnaissance ou, pire encore, d’une ignorance volontaire dans une tentative de faire le “bien”1.

À l’adolescence, L’Affaire Charles Dexter Ward fut la première œuvre de Lovecraft qui a croisé mon chemin. Ce n’est pas à proprement parler un roman ou une nouvelle ; c’est plutôt une introduction ou un guide pour explorer son univers. En s’y plongeant davantage, on réalise que l’identité de l’auteur importe peu ; lorsqu’on évoque Lovecraft, il s’agit avant tout de création collective. Plus tard, j’ai découvert que cette nouvelle n’avait jamais été publiée de son vivant. August W. Derleth l’a publiée, mais sommes-nous alors en présence d’une nouvelle œuvre artistique ? L’auteur originel a disparu ; il est mort, devenu cette étoile éphémère ayant permis l’émergence d’une nouvelle création. Oubliez l’auteur et ses quelques mots passés ; plongez-vous dans le résultat collaboratif artistique de centaines d’auteurs qui l’ont modelé à leur guise.

Chronique - Starseeds T1

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible samedi 17 février 2024 445 mots et d'autres choses
bd critique chronique

« Starseeds » de Charles Glaubitz est un objet graphique non identifié. Sur tous les plans.

C’est en parcourant le rayonnage indé de l’excellente librairie parisienne Bulles en vrac que je suis tombé sur le second volume de cette œuvre. Le premier volume de cette série qui en compte désormais trois n’étant pas disponible à la librairie, j’ai dû me le procurer ailleurs.

C’est le genre d’œuvre qui vous laisse bouche bée une fois dégustée. Vous n’en sortez pas indemne : ou vous adorerez ou vous détesterez.

Chronique - Blood Moon

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible jeudi 15 février 2024 284 mots et d'autres choses
bd critique chronique

Lune l’enfer. Le satellite transformé en mine gigantesque où hommes et femmes viennent travailler, au détriment de leur santé. Se tuant à la tâche, contre une paie cinq fois plus élevée que sur Terre. Et entre les journées de dur labeur qui semblent s’égrener, l’une copie presque parfaite de l’autre, ils tuent l’ennui et leurs rêves de mets délicats dans l’alcool et les plaisirs sexuels tarifés, mais ô combien artificiels.

Chronique - Space Relic Hunters

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible jeudi 15 février 2024 569 mots et d'autres choses
bd critique chronique

Il est probablement inutile de présenter Runberg et Grun aux fans du 9e art. Cela fait longtemps que les deux officient dans l’univers constitué de cases et de bulles.

Le premier, scénariste, a travaillé par exemple avec Serge Pellé pour produire la série de science-fiction « Orbital » (9 tomes) ou plus récemment avec Marcial Toledano pour la série post-apo « Les dominants » (3 tomes).

Quant à Grun, il a notamment travaillé avec Corbeyran dans le cadre de « La conjuration d’Opale » (4 tomes) et Métronom’ (5 tomes).

le film de notre conscience

Alexandre Dulaunoy 1 minute(s) de lecture possible jeudi 15 février 2024 143 mots et d'autres choses
photographie microessai

Je ne sais pas si cela vous semble normal, mais il m’arrive de me promener en ville sans vraiment ressentir que je marche. Je me déplace, mais sans cette nécessité consciente de commander mes jambes. Je marche et observe ce qui m’entoure, comme si mon esprit était détaché du reste, tel un simple observateur. J’ai l’impression de regarder un film dans lequel je serais à la fois acteur et spectateur. C’est le spectacle de nos vies, sur lequel nous n’avons pas de prise. Une continuité sans fin. Une éternité visuelle qui défile devant nos yeux. Ces moments peuvent durer quelques minutes ou s’étendre sur des heures. Les sons, les voix, les bruits, l’agitation de la ville ne m’atteignent pas. Ils ne sont qu’une simple bande sonore accompagnant ces images. J’aimerais capturer ces instants pour qu’ils deviennent un film, le film de notre conscience.

Chronique - Clovd (T1)

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible mercredi 14 février 2024 308 mots et d'autres choses
bd critique chronique

La civilisation thermo-industrielle des superhéros n’est plus. Elle fut détruite il y a fort longtemps par le Clovd, ce brouillard infernal qui englobe le monde dans son étreinte toxique, meurtrière.

La nuit venue, les maraudeurs émergent de leur torpeur. Gare à celles et ceux qui s’attarderaient sur le chemin. La mort sera leur seule récompense.

Pretorius — tel est son nom — ne cesse de passer de vie à trépas. Tué ici par un maraudeur. Là par un consumateur — dont le seul plaisir est de « fragger » ses semblables. Avant de renaître, encore et encore. Car immortel il est. Et quête il a.

Chronique - Le nécromanchien

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible samedi 10 février 2024 375 mots et d'autres choses
bd critique chronique

Contrairement à feu mon père, je n’ai jamais été grand fan des chiens.

J’ai toujours eu un faible pour les chats. Comme ma mère. Que j’imagine flanquée de félins attendant leur part du bon tajine qu’elle cuisine là-haut, dans les cieux.

Ceci dit, certains canidés arrivent à attirer mon attention et mon affection. C’est le cas de chiens de chair et d’os mais aussi de chiens imaginaires.

Dans cette seconde catégorie, nous allons retrouver les classiques Bill, le fidèle compagnon de Boule, Snoopy ou encore l’intrépide Milou. Et plus récemment, le petit chien au bout de bois, qu’arbore la couverture de la bande dessinée « Le nécromanchien » de Matthias Arégui, parue en septembre 2024 aux excellentes éditions strasbourgeoises 2024.

La ride

Miles Davos 1 minute(s) de lecture possible vendredi 9 février 2024 131 mots et d'autres choses
bd critique chronique

« Pédaler sans sueur, ce serait voyager sans histoires. Et ça, pas question. Peu importent les épreuves… du moment qu’on les traverse ensemble ». — La ride. Boileau, Pierre.

Les auteurs, des amis de longue date, plaquent Paris du jour au lendemain pour une échappée belle, à vélo, afin de rallier le village bourguignon qui a vu naître l’un d’eux.

Cinq jours de ride (prononcez « raïd »). Galères et joies, petites et grandes, mais aussi de très belles rencontres s’enchaînent, à travers le Morvan et les côtes de Bourgogne — non, pas celles qui se boivent.

Le carcan

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible vendredi 9 février 2024 355 mots et d'autres choses
nouvelle microessai société

Des rires percèrent tel un soleil radieux la brume de ma fatigue.

Las, je ne voulais qu’une chose l’instant d’avant. Me recroqueviller, en ermite, hors des affaires des hommes et des femmes qui n’ont qu’une pensée : l’argent. Pour le pouvoir sinon pour la survie.

Si j’avais pu me cloîtrer dans un village du Haut Atlas loin de l’égotisme, du népotisme, et des esprits étriqués, je l’aurais fait. Cependant, je danse comme les autres. A contrecœur. Mais je danse quand même, traînant mes chaînes et mes boulets.

Correspondance 1951-1954 entre René Char et Nicolas de Staël

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible jeudi 8 février 2024 219 mots et d'autres choses
livre chronique critique art

Quel plaisir. Lire les lettres entre Nicolas De Staël et René Char, est une plongée dans les années raisonnables. Une époque où le temps n’était pas compté, on échange des lettres et on espère avoir une réponse dans le mois si tout va bien. Cette correspondance éclaire nos curiosités sur le processus artistique. J’ai toujours aimé l’oeuvre de Nicolas De Staël. Les couleurs, les formes et les mouvements qui me font ressentir une proximité visuelle. Correspondance de 1951 à 1954 est un de ces ouvrages qui peut sembler trop simple mais est rempli de phrases importantes, de douceurs amicales ou d’appel à l’aide. J’aurais voulu écrire à Nicolas de Staël…