Saccades stochastiques

Miles Davos 4 minute(s) de lecture possible samedi 23 mars 2024 843 mots et d'autres choses
musique techno chronique microessai

Je me réveille après une bonne nuit de sommeil. Le cerveau encore embrumé, je me saisis du cordon numérique ombilical qui traîne sur ma table de chevet. Je mets mon casque et je m’en vais butiner, allongé, les nouvelles plantes sonores en ce début de printemps dans la soundscape.

Soudain je reçois un Signal d’Alexandre Dulaunoy, dont les chroniques et microéssais étoffent le sillon pour notre plus grand bonheur.

On pourrait croire que le message d’Alex est simple, basique, mais ça serait mal le connaître. Tenez, lisez par vous-même : « Tu penses quoi du nouvel album de Jeff Mills ? ».

La singularité

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible vendredi 8 mars 2024 538 mots et d'autres choses
chronique microessai musique société

Je me sens fatigué. Éreinté. Éteint.

L’humanité et ses errements m’épuisent.

Ère post-moderne, dites-vous ? Arrêtons de faire semblant s’il vous plaît. Qui espérons-nous abuser ? Nous-mêmes ? Ère de l’idiotie, de la médiocrité, de la petitesse d’esprit, et de la course effrénée sans raison aucune.

Envie de tout lâcher. De me terrer en haut d’une montagne pour des jours, des semaines ou des mois. Loin de tout et surtout de l’égocentrisme, du populisme, du racisme, du capitalisme glouton, et de l’insidieuse bureaucratie.

microessai - la page cornée

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible mardi 5 mars 2024 220 mots et d'autres choses
microessai

La page cornée

Les livres sont l’extension de nos vies. Ils sont nos soutiens. Ils ne se plaignent jamais. Ils sont disponibles. Ils peuvent nous attendre des années sans broncher sur le rayonnage d’une bibliothèque. On peut même se souvenir de notre passé par les traces laissées. Un billet de train. Quelques notes. Une lettre de rupture que l’on n’a jamais ouverte. Ces coins de page pliés. On peut se souvenir de cette pliure. On avait corné ce livre lentement. Un pli prononcé. Comme les quelques mots échangés avec cette inconnue. En pleine lecture, un « désolé monsieur, je peux vous poser une question ? » qui avait engendré ce geste délicat de plier le coin de la page. Ensuite, ce regard. Une juste intensité. Comme si on se connaissait depuis des années. Une complicité partagée. Elle voulait simplement savoir si je cornais aussi mes livres. Elle en avait la preuve. Ce simple acte de plier devenait le lien unique entre deux personnes dans le chaos du train. Tout tient à de simples détails. Cette vie paradoxale est composée de liens communs assemblés avec l’espoir de chacun. Un éclat dans une vitre et on ne regarde que l’éclat. Le reste n’a plus d’importance. Les livres ne sont que l’épice de nos vies, mais le goût est tout pour notre survie.

le film de notre conscience

Alexandre Dulaunoy 1 minute(s) de lecture possible jeudi 15 février 2024 143 mots et d'autres choses
photographie microessai

Je ne sais pas si cela vous semble normal, mais il m’arrive de me promener en ville sans vraiment ressentir que je marche. Je me déplace, mais sans cette nécessité consciente de commander mes jambes. Je marche et observe ce qui m’entoure, comme si mon esprit était détaché du reste, tel un simple observateur. J’ai l’impression de regarder un film dans lequel je serais à la fois acteur et spectateur. C’est le spectacle de nos vies, sur lequel nous n’avons pas de prise. Une continuité sans fin. Une éternité visuelle qui défile devant nos yeux. Ces moments peuvent durer quelques minutes ou s’étendre sur des heures. Les sons, les voix, les bruits, l’agitation de la ville ne m’atteignent pas. Ils ne sont qu’une simple bande sonore accompagnant ces images. J’aimerais capturer ces instants pour qu’ils deviennent un film, le film de notre conscience.

Le carcan

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible vendredi 9 février 2024 355 mots et d'autres choses
nouvelle microessai société

Des rires percèrent tel un soleil radieux la brume de ma fatigue.

Las, je ne voulais qu’une chose l’instant d’avant. Me recroqueviller, en ermite, hors des affaires des hommes et des femmes qui n’ont qu’une pensée : l’argent. Pour le pouvoir sinon pour la survie.

Si j’avais pu me cloîtrer dans un village du Haut Atlas loin de l’égotisme, du népotisme, et des esprits étriqués, je l’aurais fait. Cependant, je danse comme les autres. A contrecœur. Mais je danse quand même, traînant mes chaînes et mes boulets.

La vérité, le mensonge, et l’humain tapi entre les deux

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible mercredi 7 février 2024 402 mots et d'autres choses
divagation réflexion microessai société

Il est une maxime, un commun, que l’on assène, en cacique du savoir : « tout bon mensonge comporte une part de vérité ». Il existe d’autres variations. Mais attardons-nous un peu sur celle-ci. Réfléchissons. Inversons et, en dépositaires du contrepied, osons : « toute vérité comporte une part de mensonge ». Laissons de côté la distinction entre mauvaise et bonne vérité, comme on ne le ferait pas pour le mensonge. Et avançons.