Chronique - Le gourmet solitaire

Serge Tellene 2 minute(s) de lecture possible samedi 11 mai 2024 361 mots et d'autres choses
bd critique chronique manga

Le gourmet solitaire (孤独のグルメ, kodoku no gurume) Jirō Taniguchi, d’après un personnage de Masayuki Kusumi.

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais la bonne chère est l’une de mes plus grandes joies dans l’existence. Je n’aurai pas la prétention de me dire gourmet - en revanche, je suis certainement, évidemment, indubitablement gourmand. Et voilà un livre qui n’en finit pas de me faire saliver. C’est un cadeau qu’on m’a fait il y a plusieurs mois, et c’est comme un plat préféré : je n’ai de cesse d’y retourner.

Slasher

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible lundi 6 mai 2024 338 mots et d'autres choses
bd critique chronique trash horreur adulte sexe violence coup de cœur

C’est une histoire d’amour pas comme les autres.

Une histoire d’amour à distance.

D’un côté, Christine. De l’autre Joshua.

Ils se rencontrent sur le net, comme bon nombre de nos contemporains, préférant ces cordons ombilicaux que sont les smartphones pour approcher l’autre et tâter le terrain.

Mais contrairement à tant d’autres (vraiment ?), cette relation est malsaine au possible. Christine visionne les vidéos de Joshua en train de s’entailler le corps à coups de couteau et là, là est l’orgasme, le crush, la jouissance et, paraît-il, l’amour.

Retour sur un départ manqué

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible samedi 4 mai 2024 257 mots et d'autres choses
chronique recension roman littérature écriture coup de cœur

Philippe Stella, écrivain qui n’écrit plus, contemple la retraite et la panne de sa Twingo qui ne veut plus démarrer.

Le voilà ratant l’heure du début des cours qu’il donne aux Beaux-Arts de Nantes. Il tente de démarrer l’engin. Mais celui-ci ne veut rien savoir. Alors en attendant le garagiste, il met la pellicule de sa vie sous les projecteurs de sa mémoire.

Son œuvre, par laquelle il décrivit en long, en large, et en travers Grand-Lieu, qui l’a vu naître, rencontrer Françoise, donner vie à Théo, perdre Françoise, et continuer à avancer, brinquebalant, cahotant.

Night Club

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible mercredi 1 mai 2024 581 mots et d'autres choses
bd critique chronique comics

Il est 4 heures du matin. Définitivement trop tôt pour se réveiller. J’ai beau tourner et me retourner, le sommeil ne revient pas. Que faire donc à cette heure indue à part lire. Et que lire.

Mon choix s’arrête assez naturellement sur « Night club », au regard du parallèle avec ma nuit qui a commencé sous les meilleurs auspices avant de se retrouver tronquée par on ne sait quel sort.

Mon oncle d'Australie

H. Galois 4 minute(s) de lecture possible mardi 30 avril 2024 735 mots et d'autres choses
livre critique chronique roman

Un livre de François Garde

« Que serait une famille sans secret de famille » (p. 159)

Dénouer un secret de famille si profondément enfoui dans une lignée qu’il ne se révèle que fortuitement, ça peut faire un bon livre. L’oncle du grand-père de François Garde est parti en Australie, en 1900, ou plutôt… a été exilé, banni, ce qui est aussi partir, l’envie en moins.

Pourquoi ? Personne ne le sait. Comment, on ne peut que l’imaginer. Qu’est-il devenu ? C’est l’histoire d’un roman. C’est une vie dans le blanc des cartes, et nous y avons déjà rencontré François Garde (« La Baleine dans tous ses états » et « Ce qu’il advint du sauvage blanc ») flânant en de lointaines latitudes. Le propre père du narrateur – ce dernier aura la délicatesse d’attendre sa disparition avant de publier son livre – confiait avoir souvent rêvé à son oncle d’Australie. Pourtant, dans cette famille aisée, par les choses et par la culture, une telle disparition est extraordinaire : « Les nantis restent chez eux. Les gens heureux ne prennent pas l’amer chemin de l’exil » (p. 27). Par dépit, et n’ayant aucune bonne source, le romancier sort du bois et y laisse, pour un temps, la réalité familiale. Alors le livre commence par ce geste de démiurge – que j’ai souvent eu – de compléter la réalité en l’écrivant, en inventant des pans inconnus d’une histoire, d’une biographie. Il m’est même arrivé d’avoir l’impulsion de réécrire la fin d’un roman que j’avais trouvé trop triste (affreuse tentation heureusement avortée, qui m’avait par exemple saisi à la fin de « Pour qui sonne le glas », de Hemingway ; j’étais adolescent, je rencontrais un grand écrivain). Alors nous voilà partis pour l’Australie où débarque le jeune Marcel qui « doit oublier son goût méditerranéen pour les propos percutants et sonores, cesser de trop vouloir convaincre, accepter de s’excuser à tout instant et à tout propos, maîtriser l’art de la litote et l’inachèvement. Nul n’apprécie les démonstrations brillantes et les paradoxes amusants qui faisaient, à Vaucluse, le sel des conversations. Ici, l’énoncé de banalités manifeste non la balourdise, mais l’appartenance à la communauté. Celui qui profère une évidence s’abaisse et atteste ainsi de son humilité. L’éloquence n’est plus une vertu, mais une impudeur, voire un aveu de faiblesse. Aux antipodes, le silence est une rhétorique » (p. 88). Il y découvre « une vérité cruelle, réitérée soir et matin : l’exil n’est que le nom vindicatif de l’absence » (p. 115).

Horizons obliques

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible dimanche 28 avril 2024 476 mots et d'autres choses
chronique critique bande dessinée bd anticipation coup de cœur

Cela fait une éternité que je n’ai pas lu une bande dessinée deux fois de suite. Happé par l’univers qu’elle dépeint, l’histoire, les couleurs et moult autres détails.

« Horizons obliques » de Richard Blake est une œuvre impressionnante. A tout point de vue. D’autant plus qu’il s’agit de la première bande dessinée de ce peintre new-yorkais, nourri aux œuvres de François Schuiten et d’autres grands noms du 9e art de ce côté-ci de l’Atlantique.

Lac Noir

Alexandre Dulaunoy 1 minute(s) de lecture possible dimanche 28 avril 2024 184 mots et d'autres choses
photo critique photographie poésie livre

La poésie n’est généralement pas ce qui m’attire lorsque je flâne entre les rayonnages d’une librairie. Toutefois, se perdre dans une foire du livre à Bruxelles, notamment au stand de Québec Édition, c’est un véritable voyage qui brouille les repères. Un livre intitulé “Lac Noir”, orné d’une photographie en noir et blanc, a capté mon attention. À l’ouverture, des coordonnées géographiques et d’autres photos m’ont convaincu que ce livre était fait pour moi. Plus tard, j’ai remarqué le nom de l’éditeur, “La Peuplade Poésie”, discrètement inscrit en bas de la page. Un instant de doute - “Oh non, de la poésie”…

Oli Kellett - Cross Road Blues

Alexandre Dulaunoy 1 minute(s) de lecture possible samedi 27 avril 2024 132 mots et d'autres choses
photo critique photographie art livre

La photographie de rue est un art diversifié ; elle peut se manifester à travers des photographies frontales au flash, à la manière de Bruce Gilden, des clichés pris dans les rues, inspirés par le style de Garry Winogrand, ou encore des sessions de chasse continue pour saisir des scènes de rue animées. Oli Kellett crée des panoramas de photographie de rue qui rappellent le travail de Gregory Crewdson, mais sans l’équipe de dix personnes en coulisses. Sa patience est son atout majeur pour obtenir une vue panoramique avec une personne perdue au milieu. On peut constater que sa sélection s’étend sur une période assez longue, révélant ainsi la rareté de cet instant parfait.

Un astre nommé James

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible vendredi 26 avril 2024 351 mots et d'autres choses
micro-essai musique jazz

Les lumières s’éteignent partout, sauf là où le public est amené à diriger son attention et son regard durant le temps qui vient.

Le brouhaha cesse, remplacé par un silence parcouru de soubresauts. Un silence dans lequel on peut déjà entendre la clameur qui s’annonce.

Ils montent sur scène, droits, fiers, prêts à tout donner. Ils se mettent en place et ils commencent, sans faire attendre celles et ceux qui sont venus pour les voir.

La petite lumière

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible mardi 23 avril 2024 424 mots et d'autres choses
chronique recension roman nature contemplation

Je ne sais pas trop quoi penser de « La petite lumière » d’Antonio Moresco.

C’est lors d’un court passage dans une librairie que je l’ai vu là, sur une table, mis en avant, à côté de livres de Zweig et autres illustres écrivains. Après avoir lu le 4e de couverture, je me suis dit « why not » comme on dit dans le Gâtinais.

J’ai vu un grand sourire s’afficher sur le visage précédemment fermé de la caissière. « J’ai adoré ce livre. Vous allez vous régaler » me dit-elle d’un air enjoué.