Blackbird

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible dimanche 17 mars 2024 345 mots et d'autres choses
bd critique chronique dystopie fanzine anticipation

Nous sommes en France. Le néo-libéralisme s’étend à tous les domaines, tel un cancer qui métastase.

De jeunes auteurs de bandes dessinées essayent de percer au grand jour grâce à « Blackbird », un fanzine auto-édité qu’ils distribuent par le truchement de librairies indépendantes. En attendant, ils mènent une vie, certes à la petite semaine, mais joyeuse. Skate, potes, débats, dessins et amourettes font leur quotidien.

Puis vient la consécration, mais pour un seul d’entre eux, repéré par une maison d’édition. C’est l’incompréhension, avant les tensions puis les inévitables dissensions.

Groovy Death Trip

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible dimanche 17 mars 2024 274 mots et d'autres choses
bd critique chronique trash horreur adulte

Bienvenue dans le monde merveilleux de Josh Simmons ! Ici, point de poésie, de lyrisme, ni de bienveillance. Du trash, du sexe, de la connerie red neck, de l’horreur et du grand, grand n’importe quoi.

Chantres de la pensée woke, passez votre chemin si vous ne voulez pas vous retrouver embastillés après une plongée dans la tête pas très nette de Josh. Car vous risquerez d’être parcouru·e·s par de violents spasmes, qui pourraient vous conduire à brûler toutes les copies existantes et n’ayant jamais existé de « Groovy Death Trip ».

metropolia - Martin Bogren - Atelier EXB

Alexandre Dulaunoy 1 minute(s) de lecture possible dimanche 17 mars 2024 132 mots et d'autres choses
photographie photo livre art critique chronique

On pense souvent que la photographie de rue est toujours identique, une activité répétitive offrant une image semblable d’un photographe à l’autre. En effet, on peut remarquer des similitudes, voire des parallèles, entre les photographes de rue. Cependant, Martin Bogren1 nous entraîne dans une série exceptionnelle. Il est dans la rue tout en s’en détachant. Il a passé une centaine de jours à New York. On se retrouve plongé dans un rêve photographique. La ville perd de son importance, elle pourrait être n’importe quelle métropole. Mais tout cela nous est présenté de manière intime. C’est ce qu’on ressent en ouvrant les premières pages de « Metropolia », publié aux éditions Atelier EXB, un bel ouvrage au tirage soigné.

Délivrance

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible vendredi 15 mars 2024 449 mots et d'autres choses
bd critique chronique post-apocalyptique chaos

Délivrance est une bande dessinée post-apo, scénarisée et dessinée par Kim Gérard. Je fus attiré par le pitch. Seulement voilà. Après un début très prometteur, ça traîne en longueur, ça remplit des pages et des pages de peu ou prou la même chose, avant une fin trop convenue.

C’est comme si vous partiez à l’exploration d’un nouveau territoire, voyant une infinité de chemins devant vous. Mais au fur et à mesure que vous marchez, vous vous rendez compte que vous êtes sur une bande étroite et vous voyez déjà le bout de votre route et la déception à l’horizon.

Carcajou

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible dimanche 10 mars 2024 434 mots et d'autres choses
bd critique chronique

Bienvenue à Sinnergulch, une petite bourgade dont on cherche patiemment le charme, malgré la beauté à couper le souffle des paysages qui l’entourent.

Nous sommes dans la province de l’Alberta, au Canada, en l’an 1895. La ruée vers l’or est passée par là, mais les hommes ont sucé les filons jusqu’à leur substantifique moelle.

Le capitalisme ayant horreur du vide, surtout celui de ses coffres, il s’agit de se diversifier ou, comme la novlangue l’exige, pivoter.

Commandant

H. Galois 6 minute(s) de lecture possible samedi 9 mars 2024 1204 mots et d'autres choses
livre critique chronique roman

un livre de Sandro Veronesi & Edoardo De Angelis

L’ami qui m’a recommandé le livre dont je vais vous parler est un de ceux avec qui je partage le goût suspect des histoires de sous-marins : « J’avais pensé à un Das Boot version spaghetti, j’ai dévoré le livre ».

1940, Atlantique : « Nous sommes des marins, des marins italiens, nous avons deux mille ans de civilisation derrière nous, et nous agissons en conséquence », dit le commandant Salvatore Todaro, en sauvant les marins du cargo Belge (la Belgique était alors neutre) qu’il vient de couler, contrevenant aux ordres explicites de sa hiérarchie qui lui commandait de ne jamais secourir de naufragés.

La singularité

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible vendredi 8 mars 2024 538 mots et d'autres choses
chronique microessai musique société

Je me sens fatigué. Éreinté. Éteint.

L’humanité et ses errements m’épuisent.

Ère post-moderne, dites-vous ? Arrêtons de faire semblant s’il vous plaît. Qui espérons-nous abuser ? Nous-mêmes ? Ère de l’idiotie, de la médiocrité, de la petitesse d’esprit, et de la course effrénée sans raison aucune.

Envie de tout lâcher. De me terrer en haut d’une montagne pour des jours, des semaines ou des mois. Loin de tout et surtout de l’égocentrisme, du populisme, du racisme, du capitalisme glouton, et de l’insidieuse bureaucratie.

microessai - la page cornée

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible mardi 5 mars 2024 220 mots et d'autres choses
microessai

La page cornée

Les livres sont l’extension de nos vies. Ils sont nos soutiens. Ils ne se plaignent jamais. Ils sont disponibles. Ils peuvent nous attendre des années sans broncher sur le rayonnage d’une bibliothèque. On peut même se souvenir de notre passé par les traces laissées. Un billet de train. Quelques notes. Une lettre de rupture que l’on n’a jamais ouverte. Ces coins de page pliés. On peut se souvenir de cette pliure. On avait corné ce livre lentement. Un pli prononcé. Comme les quelques mots échangés avec cette inconnue. En pleine lecture, un « désolé monsieur, je peux vous poser une question ? » qui avait engendré ce geste délicat de plier le coin de la page. Ensuite, ce regard. Une juste intensité. Comme si on se connaissait depuis des années. Une complicité partagée. Elle voulait simplement savoir si je cornais aussi mes livres. Elle en avait la preuve. Ce simple acte de plier devenait le lien unique entre deux personnes dans le chaos du train. Tout tient à de simples détails. Cette vie paradoxale est composée de liens communs assemblés avec l’espoir de chacun. Un éclat dans une vitre et on ne regarde que l’éclat. Le reste n’a plus d’importance. Les livres ne sont que l’épice de nos vies, mais le goût est tout pour notre survie.

Vivonne de Jérôme Leroy

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible dimanche 3 mars 2024 245 mots et d'autres choses
livre critique chronique sci-fi

Dans ‘Vivonne’ de Jérôme Leroy, l’espoir est sans aucun doute ce qui nous anime. C’est l’espoir d’une existence améliorée, plus radieuse, plus intense et plus humaine. Nos sociétés, hélas, offrent peu ou pas d’espoir, avec des futurs qui semblent n’être qu’une succession incessante de catastrophes et de crises. Même si nos anticipations nous ont souvent laissés sur notre faim, elles peuvent parfois se révéler justes…

Vivonne pourrait alors être un signe, ou même une part de notre destin. Il est possible de se perdre dans des critiques sur le style ou la structure des chapitres, avec ou sans prologue, mais je pense que cela n’est pas essentiel. Ce qu’il faut retenir, c’est que j’ai été intrigué par ce nom, Vivonne, me demandant si l’auteur nous menait en bateau. Faisait-il référence à l’œuvre de Marcel Proust ? Difficile à dire, mais il y a une continuité dans ce livre d’anticipation. Il suggère que la littérature, et plus particulièrement la poésie, pourrait être notre salut, nous ouvrir des portes vers l’éternité. C’est une perspective séduisante pour nous, lecteurs, tellement captivante que je me suis laissé emporter.

Vivian Maier - claire-obscure

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible dimanche 25 février 2024 291 mots et d'autres choses
bd critique photographie

On ignore ce qui nous survit après la mort. C’est un jeu imprévisible, une sorte de roulette russe. On peut sombrer dans l’oubli ou devenir célèbre à notre insu. Ainsi, Vivian Maier est devenue une photographe célèbre post-mortem. Son histoire, bien que teintée de mélancolie, n’est pas tragique. Je me rappelle avoir flâné sur Flickr – une habitude dont je ne me suis pas encore défaite – et être tombée sur une publication de John Maloof : “I purchased a giant lot of negatives from a small auction house here in Chicago”1. Le reste appartient à l’histoire.