Caballero Bueno
bd critique chronique polar enquête société colonialisme
Île de Pâques. 1934.
Gouvernés d’une main de fer par les Chiliens, entourés de quelques Anglais représentant pour la plupart et comme souvent leurs intérêts, les Pascuans sont relégués à des rôles subalternes.
N’ayant le droit de sortir de leur réserve que pour travailler et servir, leurs âmes sont chauffées à blanc.
Vous l’avez compris. C’est une poudrière. Et il suffirait d’un rien pour briser cette harmonie de façade.
Et ce rien survient avec le meurtre de ce bon et beau Wilcox, éleveur anglais.
Le gouverneur de l’île tarde à trouver le meurtrier. C’en est trop pour le président chilien qui dépêche l’inspecteur Guillermo Valverde, son ami.
Limier hors pair, esthète de haut calibre, Valverde croit pouvoir boucler son enquête en deux coups de cuillère à pot. Mais le voilà qui s’enlise et patine…
Pour le scénario haletant et hyper bien ficelé de « Caballero Bueno », Thomas Lavachery s’inspire de l’histoire vraie de l’expédition franco-belge à laquelle a participé son grand-père, Henry. Soutenu par le superbe dessin de Thomas Gilbert, le duo nous livre là une des meilleures bandes dessinées que j’ai lues cette année.
Un coup de cœur du Sillon !
— Caballero Bueno. Thomas Lavachery, Thomas Gilbert. Éditions Rue de Sèvres. 25€.