Naître sans cesse
livre critique chronique photographie
Avoir entre les mains le journal d’un photographe, c’est souvent comme disposer d’une carte ou d’un guide pour mieux comprendre son travail. Ici, Naître sans cesse, le journal du photographe Jean-Christian Bourcart, nous plonge dans ses activités photographiques. Je connaissais déjà un peu son travail et j’avais toujours voulu connaître ses techniques pour photographier dans des milieux difficiles ou peu enclins à laisser un photographe travailler.
Il décrit avec clarté son travail à Camden (États-Unis) et la manière dont il se fait régulièrement racketter. C’est un récit fascinant qui montre bien son acharnement à explorer les côtés les plus sombres de la société. Ce journal révèle une étrange alternance entre sa vie personnelle, ses amours, sa sexualité, et sa quête de capturer en images des réalités que l’on préfère souvent ignorer.
L’écriture est simple et efficace, sans fioritures littéraires ni superflu. C’est un journal brut, écrit avec une honnêteté désarmante, comme on pourrait le rédiger sur un coin de table. Ce journal de photographe permet de mieux comprendre son travail. J’aurais cependant aimé voir quelques images de son processus artistique, qui semble relégué ailleurs dans son esprit, et non présent dans ces pages. Cela reste un livre captivant, surtout si vous vous intéressez à la photographie et à son milieu artistique.
L’éditeur est les Éditions l’écailler, qui publie autre chose que des polars. La typographie est lisible et agréable. Quelques extraits de ce journal avaient été publiés auparavant dans Sinon la mort te gagnait, Camden et L’oiseau noir à droite dans ma tête, mais je n’ai pas comparé avec cette édition du journal. C’est un travail que je laisse aux lecteurs…