Les salamandres

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible lundi 21 avril 2025 304 mots et d'autres choses
bd dystopie retrofuturisme anticipation recension chronique

Futur indéterminé qui fleure bon la dystopie. Nous sommes dans le secteur 14. La Société est partout. Elle observe vos faits et vos gestes. Elle vous protège, du moins c’est ce qu’elle prétend. À la moindre incartade, vous êtes susceptibles d’être rappelés à l’ordre.

Graham est boucher. Du moins il le fut. Et la viande, il aime ça. Tellement qu’il en mange, malgré l’interdiction imposée par La Société. Il se croit malin Graham, mais il oublie que La Société voit tout, sait tout.

Le voilà qui se met à espérer devenir conducteur de Speed-V. Il veut faire des économies Graham, pour décrocher l’assentiment de La Société nécessaire pour avoir un enfant avec son épouse.

Mais La Société a une proposition à lui faire. Le genre de propositions qu’on ne peut refuser. Car nul ne dit non à La Société.

« Les salamandres » est une bande dessinée parue chez Drakoo début 2025.

Le dessin est simpliste, mais agréable. La mise en couleur est comme il faut. Le scénario, éculé, n’en reste pas moins assez délectable. On y retrouve un mélange de 1984 (la société panoptique), de District 9 (un virus transforme une partie de la population en salamandres, en faisant des citoyens de seconde zone vivant dans des ghettos), de critique du capitalisme de divertissement destiné à endormir les consciences (un clin d’œil à Neil Postman ?), et une incitation à la rébellion contre l’ordre antidémocratique établi.

« Les salamandres » a bien des ingrédients pour me plaire. Pourtant, il lui manque un petit quelque chose. Un peu comme si les auteurs avaient oublié de mettre la bonne dose d’épices dans un tajine qu’ils n’avaient pas assez laissé mijoter sur le kanoun1.

Ça se mange, mais on a connu meilleur.

Couverture de « Les salamandres », Julien Frey et Adrián Huelva, Drakoo

Les salamandres. Julien Frey, Adrián Huelva. Drakoo. 19,90€.


  1. Un brasero si vous préférez. ↩︎