Les papillons ne meurent pas de vieillesse

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible vendredi 18 avril 2025 328 mots et d'autres choses
bd critique chronique ecologie aventure thriller

Je me souviens de la première fois où j’ai découvert « Le tueur » de Matz, il y a plusieurs années de cela.

J’avais été captivé par la qualité du scénario du premier tome, si bien écrit et si efficace que j’ai immédiatement emprunté tous les autres volumes à la bibliothèque et les ai dévorés d’une traite ou presque.

Plus tard, j’ai découvert, un peu tardivement, le style graphique unique et saisissant de Frédéric Bézian, associé au talent narratif de Noël Simsolo, dans leur superbe série « Docteur Radar ».

Voici quelques jours, Matz et Bézian ont publié « Les papillons ne meurent pas de vieillesse », une captivante épopée au cœur de l’Amazonie.

Nous suivons Camille Simon, un entomologiste éminent, et sa cousine Géraldine, qui se joignent à Candido sur place pour chercher un papillon qu’on croyait disparu depuis longtemps. Candido a découvert un spécimen égaré bien loin de son habitat naturel.

Cela devrait toutefois être impossible. Les couleurs des papillons variant selon leur contexte géographique, comment peuvent-ils se déplacer si loin de leur biotope d’origine en conservant leurs caractéristiques ?

S’ensuit alors une chasse désespérée pour retrouver le Parides Ascanius Nolentus, avec en toile de fond du crowdfunding, des incendies qui ravagent la forêt, des Indiens poursuivis et déplacés de force, s’ils ne sont pas tués, ainsi qu’un capitalisme court-termiste effréné qui écrase tout sur son passage, sans aucune considération pour nos lendemains.

Malgré une légère baisse de régime vers la fin, cette histoire est captivante, grâce au talent artistique exceptionnel de Bézian, dont les illustrations en noir et blanc, principalement, sont tout simplement remarquables. Les papillons, tels de nos rêves les plus chers et de notre avenir incertain, sont les seuls éléments colorés de cette bande dessinée.

Tels nos rêves et notre avenir, les papillons meurent de nos propres mains, et non de vieillesse tant que nous persistons dans nos errements.

Couverture de “Les papillons ne meurent pas de vieillesse”, Matz, Frédéric Bézian. Casterman

Les papillons ne meurent pas de vieillesse. Matz, Frédéric Bézian. Casterman. 24 €.