Les Navigateurs

Miles Davos 3 minute(s) de lecture possible dimanche 26 janvier 2025 448 mots et d'autres choses
bd critique chronique art fantastique thriller ésotérisme

Clamart. Région parisienne. Nous sommes rue du Panorama. Max vient d’y emménager avec ses parents. Rapidement, il fait la rencontre d’Arthur, un aventurier dans l’âme, et de Sébastien, fils d’éditeur.

Ça clique parfaitement. Les trois gamins sont inséparables. Tellement inséparables qu’on leur a donné un surnom à l’école : la bande du panorama, en référence donc à la rue qu’ils habitent.

Les voilà au lycée. Toujours ensemble. Toujours soudés. Et puis arrive Neige. Ah Neige, magnifique Neige ! Là encore, ça clique et la voilà qui intègre la bande.

Des mois passent. Le bac en poche, Arthur, Max et Sébastien se retrouvent sans Neige, partie de Clamart. Restés sans nouvelles d’elle, ils font leur vie, mais ne l’oublient pas pour autant.

Sébastien reprend la maison d’édition familiale et y engage Max, écrivain à ses heures, pour prendre en charge une revue littéraire. Arthur, quant à lui, enchaîne les plans, jusqu’à la galère de trop qui l’oblige à tomber dans les bras de l’alcool et d’autres dépendances.

La soudure entre les trois tient toujours bon. Malgré le passage à l’âge adulte, les cailloux qui vous cabossent, et les belles claques qui à jamais vous marquent.

Vingt ans s’écoulent. Et voilà Neige qui apparaît sans crier gare. Les trois garçons sont ravis de la revoir et s’imaginent déjà redevenir entiers après toutes ces années. Mais ils déchantent vite, car Neige disparaît presque aussitôt, dans des conditions drapées de mystère.

Mais voyez-vous, on y tient à Neige. Et on ne va pas laisser la distance de nouveau s’installer. Quoi qu’il en coûte, on va la retrouver.

Même si on découvre par hasard une bien étrange fresque symboliste d’un obscur disciple d’Odilon Redon1, une fresque qui nous fait frôler la folie avant de nous faire lâcher raison.

Même si cette découverte risque d’exposer les secrets jalousement gardés par une farouche organisation plurimillénaire.

Tiens bon Neige. On arrive !

Les Navigateurs : couverture

« Les Navigateurs » est un bijou narratif dont il est très difficile de s’extraire. Serge Lehman et Stéphane de Caneva n’ont sont pas à leur coup d’essai. Ils ont déjà collaboré sur plusieurs projets notables, dont l’excellent « Brigade chimérique, Ultime renaissance », suite du tout aussi bon « Brigade chimérique » que Lehman a fait avec Fabrice Colin et, au dessin, Gess.

Mêlant avec brio plusieurs ingrédients du polar, du fantastique et de l’ésotérisme, « Les Navigateurs » est bien plus qu’une bande dessinée captivante. C’est une ode à l’amitié et à l’art, un appel à la résistance aux lieux communs, un cri de ralliement sous l’étendard de l’imaginaire, une invitation à la hardiesse et à l’exploration.

Quelle claque !

Les Navigateurs. Serge Lehman, Stéphane de Caneva. Delcourt. 26,99 €.