Chronique - Le nécromanchien

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible samedi 10 février 2024 375 mots et d'autres choses
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Contrairement à feu mon père, je n’ai jamais été grand fan des chiens.

J’ai toujours eu un faible pour les chats. Comme ma mère. Que j’imagine flanquée de félins attendant leur part du bon tajine qu’elle cuisine là-haut, dans les cieux.

Ceci dit, certains canidés arrivent à attirer mon attention et mon affection. C’est le cas de chiens de chair et d’os mais aussi de chiens imaginaires.

Dans cette seconde catégorie, nous allons retrouver les classiques Bill, le fidèle compagnon de Boule, Snoopy ou encore l’intrépide Milou. Et plus récemment, le petit chien au bout de bois, qu’arbore la couverture de la bande dessinée « Le nécromanchien » de Matthias Arégui, parue en septembre 2024 aux excellentes éditions strasbourgeoises 2024.

C’est en déambulant le long des allées d’une librairie dédiée au 9e art que je fis la rencontre de ce chien sans nom (il n’est jamais nommé). Son adorable petite bouille m’a fait chaud au cœur et m’a donné envie d’en savoir plus.

Une fois chez moi, je me suis plongé dans la lecture de cette touchante histoire d’un peintre maudit, rongé par le doute, qu’entretient savamment son « ami », un peintre aussi, mais de grand renom.

Croûte que croûte, John Morose procrastine et cherche tous les prétextes du monde pour ne pas se retrouver face à une toile blanche. Et quand, enfin, il trouve le courage d’exprimer son art, cela finit en chromo.

L’arrivée du petit chien au bout de bois dans la vie de John va changer la donne. Le canidé fait ressortir le génie de John du fond du puits dans lequel ce dernier l’avait planqué. Mais une tragédie fait barrage au succès que l’artiste mériterait. La messe n’est pas dite pour autant, car une planche de salut se profile à l’horizon.

J’ai passé un agréable moment avec « Le nécromanchien ». La qualité de l’édition, ainsi que celle du scénario et quelques fulgurances sur l’art et l’espèce humaine ne sont certainement pas étrangères au bien-être que j’ai éprouvé une fois l’ouvrage fermé. C’était comme boire un verre de vin aux notes agréables et changeantes, et qui vous laisse une belle longueur en bouche qui persisterait des jours, et peut-être même des mois.

Le nécromanchien. Matthias Arégui. Éditions 2024. 24€.