Chronique - Clovd (T1)
bd critique chronique
La civilisation thermo-industrielle des superhéros n’est plus. Elle fut détruite il y a fort longtemps par le Clovd, ce brouillard infernal qui englobe le monde dans son étreinte toxique, meurtrière.
La nuit venue, les maraudeurs émergent de leur torpeur. Gare à celles et ceux qui s’attarderaient sur le chemin. La mort sera leur seule récompense.
Pretorius — tel est son nom — ne cesse de passer de vie à trépas. Tué ici par un maraudeur. Là par un consumateur — dont le seul plaisir est de « fragger » ses semblables. Avant de renaître, encore et encore. Car immortel il est. Et quête il a.
Vint le jour où il rencontra Isatis, la dame de Birka, une valkyrie, et Xantia, sa fidèle compagnonne. Soldates d’élite d’une colonie nomade, elles risquent leurs vies pour récupérer des livres dont l’époque n’a plus rien à cirer.
Car voyez-vous, le Clovd a tout arraché sur son passage, y compris l’éducation et la dignité de nombre d’humains. Internet n’existe plus. Nombre de technologies ne sont plus utilisables, faute d’énergie adéquate.
Mais peut-être que les livres détiennent les clés d’un passé flou qui permettrait de mettre fin au règne du Clovd. Et peut-être que Pretorius mettra sa quête en suspens, le temps d’écarter le danger qui guette la colonie.
Ce premier tome du « Clovd », par Florent Maudoux, est une réussite, sur tous les plans : dessin, scénario, atmosphère…
Malgré son côté très Mad Max, le « Clovd » laisse entrevoir des lueurs d’espoir pour une humanité en déshérence. Certains personnages sont aussi désarmants qu’attachants, créant un lien de fraternité quasi immédiat avec les lecteurs et lectrices, qui finalement ne demanderaient qu’à lâcher un pouce ou à rejoindre la cause, s’ils avaient encore le sens de l’effort et du sacrifice.
— Clovd T1 : La Dame de Birka. Florent Maudoux. Label 619. 18,90€