Chronique - Blood Moon

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible jeudi 15 février 2024 284 mots et d'autres choses
bd critique chronique

Lune l’enfer. Le satellite transformé en mine gigantesque où hommes et femmes viennent travailler, au détriment de leur santé. Se tuant à la tâche, contre une paie cinq fois plus élevée que sur Terre. Et entre les journées de dur labeur qui semblent s’égrener, l’une copie presque parfaite de l’autre, ils tuent l’ennui et leurs rêves de mets délicats dans l’alcool et les plaisirs sexuels tarifés, mais ô combien artificiels.

Lune l’enfer, mais sans histoire digne d’intérêt. Jusqu’à ce jour où un meurtre, le premier de mémoire de mineur, fut commis. Ben, un policier addict au mauvais whisky et aux cauchemars nocturnes qui le poussent peu à peu dans les bras de l’insomnie, est en charge de l’enquête.

Un meurtre ? Passe encore. Mais un massacre, là on pousse le bouchon un peu trop loin se dit Ben ; surtout pour un premier crime. La victime est dans un horrible état.

Et alors que l’investigation patine dans la semoule, puant le dead end, un second cadavre est trouvé ; tout aussi abominablement trucidé.

Puis tout s’enchaîne avant de s’emballer pour de bon. Dans tous les sens du terme.

Bones — de son vrai nom Frédéric Bonnelais — nous sert avec « Blood Moon » un bon space polar. Bien rythmé et à l’intrigue solide, il vous maintient en haleine jusqu’à la fin ; une fin surprenante à la cadence bien différente du reste de cet album. Le dessin de Bones est aussi fort agréable et son choix des couleurs pour habiller ce monde de désillusion et d’hémoglobine est à saluer.

Enfin, j’aime beaucoup la couverture de cette bande dessinée que je relirai avec plaisir.

Blood Moon. Bones. Label 619, Rue de Sèvres. 16,90€