Chronique - Astra Nova

Miles Davos 2 minute(s) de lecture possible samedi 3 février 2024 369 mots et d'autres choses
bd critique chronique

Je me suis laissé tenter par « Astra Nova », le dernier album de Lisa Blumen, après le très oubliable « Avant l’oubli », dont bien des libraires et des critiques firent les louanges.

Je m’étais pourtant promis de ne pas mordre de nouveau à l’hameçon de la mise en avant un peu trop appuyée. Mais un je-ne-sais-quoi m’attirait dans le dessin de la couverture et la typo qui l’accompagne.

J’aime bien le dessin de Lisa, là n’est pas le problème avec son précédent opus. Son dessin est tendance dans la BD indé. Le feutre, la mise en couleurs façon peinture aux tons délavés, et tout le reste. L’idée centrale du scénario de « Avant l’oubli » n’est pas un problème non plus. Loin s’en faut. Encore un machin tendance, mêlant catastrophisme, solastalgie et nihilisme. Dans l’air du temps quoi. Sauf que ça s’essouffle assez rapidement et ça devient fadasse. Un bon accompagnement pour un vin naturel dont se passerait bien l’humanité et la salade de quinoa sans gluten ni goût devant laquelle s’extasient tous les commensaux invités á une soirée bobo.

Bon je m’égare. Mon agacement est manifeste. Revenons-en à « Astra Nova ». Et bien, figurez-vous que j’ai bien aimé. Il y a de très jolies planches (au feutre, toujours), poétiques à souhait. Et le scénario est bien ficelé.

Cette fois-ci, Lisa nous invite à suivre les dernières heures sur terre de Nova, une astronaute qui s’apprête à partir en solitaire à des années-lumière pour explorer une lointaine planète sans retour possible. La bureaucratie exige cependant de l’agence spatiale qui l’emploie de lui organiser une fête avec ses amis avant le grand départ.

Sauf que Nova a peu, très peu d’amis. De plus, elle ne les a pas vus depuis un paquet d’années. Elle vit très bien seule. Les retrouvailles s’annoncent donc pour le moins délicates.

Lisa explore des sujets assez brûlants de notre société moderne et on se laisse porter par le flow au juste tempo de cette histoire jusqu’à la dernière page. Puis, on repose l’œuvre et on ressent au fond de sa bouche un petit goût d’amertume avec un zeste de nostalgie saupoudrée de regrets.

Astra Nova. Lisa Blumen. L’employé du moi. 24€.