Se faire avoir
horreur livre chronique
Il arrive qu’on se fasse avoir par des libraires. Ce n’est pas souvent, mais cela arrive…
Je pénètre dans une nouvelle librairie en Belgique et je jette un œil aux tables, à la recherche de nouveautés. Une étiquette avec la note de la libraire proclame : « La nouvelle autrice capable de remplacer Stephen King ». En quatrième de couverture, on peut également lire : « Daisy Johnson est un nouveau monstre sacré de la fiction » et « un petit chef‑d’œuvre de la littérature gothique » (je ne savais pas trop ce que cela voulait dire). Tout excité, je saisis donc le bouquin, heureux à l’idée de me plonger dans un livre qui allait me retourner et me faire peur.
C’est une succession de nouvelles bâties sur la vieille idée de l’hôtel hanté… Mais si la « littérature gothique » se résume à une série de récits sans réelle histoire, je n’en lirai pas davantage. J’attends toujours l’horreur : je n’y trouve qu’une énumération d’événements, sans aucune appétence pour une écriture vraiment littéraire. On dirait un texte déclamé dans une classe de lycée, devant un professeur qui aurait demandé de produire un récit d’horreur à la manière de Stephen King. On découvre à la fin du livre qu’il s’agit de textes conçus pour la radio (on comprend mieux, alors, le rythme), mais la traduction semble avoir été faite à la va‑vite pour les Éditions Stock, avec une dose de marketing maladroitement ficelée en quatrième de couverture. À la rigueur, l’ouvrage pourrait servir à caler votre collection de H. P. Lovecraft, August Derleth, James Herbert ou même Anne Rice.
– Daisy Johnson, l’hôtel, 192 pages (c’est beaucoup), Stock