Miss.Tic: à la vie à l'amor. Art dans la ville, poétique de la révolte (1985-2022)
critique essai art street-art
Depuis plusieurs années, j’observe les quelques œuvres de Miss.Tic à Arles1. Elles s’effacent peu à peu, disparaissant progressivement de nos regards. J’ai toujours aimé la poésie et les pochoirs de l’artiste, sans jamais vraiment prendre le temps d’explorer davantage son travail.
Lors d’un long trajet de retour d’Arles, j’ai écouté un podcast sur France Inter, “Miss.Tic : à la vie, à l’amor”, quand l’art urbain s’expose. Il évoquait une exposition posthume au Palais des Papes et m’a fait réaliser : « Merde, j’aurais dû m’intéresser plus en profondeur à son œuvre ces dernières années. »
Comme souvent, mon cerveau s’est égaré dans d’autres lectures et recherches. Mais le hasard — ou plutôt une fouille obstinée dans les étagères chaotiques d’une Fnac (une réflexion potentielle à part entière pour le Sillon sur le rangement approximatif de ces grandes enseignes) — m’a mené jusqu’au catalogue de l’exposition du Palais des Papes.
Et là, surprise : ce n’est pas vraiment un simple catalogue. C’est bien mieux. Une pépite, remplie d’entretiens, de notes, de copies de vieilles lettres (et même de fax !), et d’une foule de détails fascinants.
L’entretien avec Gérard Zlotykamien est une plongée fascinante dans le travail de Miss.Tic, mais aussi dans celui des pionniers du street-art à Paris. Il partage avec une humilité remarquable son expérience et sa vision en tant qu’artiste. Cette entrevue, à elle seule, justifie l’acquisition de ce livre.
Un autre aspect captivant est la réflexion autour de la typographie utilisée par Miss.Tic. Le texte de Loraine Furter est une belle ode à son œuvre. Il m’a fait rêver d’une police de caractères libre et réutilisable qui pourrait immortaliser son style si unique.
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Réalisées en 2010 lors d’une exposition à la galerie Arlatino, dans les rues d’Arles, sur le thème de l’amour (son sujet de prédilection). ↩︎