Le Tampographe: Chroniques de la rue du Repos

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible samedi 15 mars 2025 332 mots et d'autres choses
livre critique art paris

On peut se plaindre des réseaux sociaux. On est submergé de contenu peu intéressant, commercial ou diffusé par des pseudo-influenceurs. Mais un jour, j’ai vu un tampon graphique représentant un gros doigt d’honneur. J’ai toujours apprécié la délicatesse d’un tel geste entre amis : une marque d’amitié et une douce touche d’indépendance.

Intrigué, j’ai cherché à en savoir plus et je suis tombé sur le compte « Le Tampographe Sardon » (tampographe.sardon). Il s’agit de l’œuvre d’un artiste (Vincent Sardon), un peu déjanté, qui crée des tampons graphiques depuis longtemps. Sa boutique, située au 4, rue du Repos à Paris, près du Père-Lachaise (non loin du boulevard de Charonne et du boulevard de Ménilmontant), est ouverte le samedi.

Pour couronner le tout, il a publié un livre éponyme, Chroniques de la rue du Repos. Il est difficile de le qualifier : on navigue entre un journal sur son magasin et son travail artistique, et une collection de tampons à la fois vulgaires, méchants, mais toujours d’une rare intelligence.

On ignore s’il est devenu artiste par dépit, par accident ou à la suite d’un parcours mûrement réfléchi et astucieux. Mais, au fond, on s’en moque. Le livre regorge d’anecdotes et on sent qu’il s’agit d’une accumulation de réflexions qui fonctionne bien. C’est un peu à mi-chemin entre le livre d’art, la déconnade et le journal.

Mais je vous conseille d’acheter le livre directement dans sa boutique à Paris. J’avais quelques appréhensions en lisant les messages de Vincent Sardon : je craignais qu’il ne me jette des tampons à la figure, parce qu’il n’en peut plus des touristes.

Rien de tel : il n’était pas là, mais ses deux « esclaves » Pauline et JR (pas celui du street art) tiennent la boutique d’une main de maître. Ils sont compétents et apportent, en plus, une petite touche « fashion » typique de Belleville, qui donne une atmosphère artistique à l’endroit. Mais surtout, je suis désormais l’heureux possesseur d’un doigt d’honneur en tampon graphique !

Le Tampographe Sardon, le livre!