Le désastre urbain et la crise de l’art contemporain

Alexandre Dulaunoy 2 minute(s) de lecture possible samedi 18 janvier 2025 357 mots et d'autres choses
critique essai

En découvrant le titre “Le désastre urbain et la crise de l’art contemporain”, je me suis interrogé sur le lien entre l’urbanisation et l’art contemporain. Serge Latouche, économiste français engagé dans le mouvement de la décroissance, est un auteur prolifique qui a publié de nombreux textes dans la revue du MAUSS1 (Mouvement Anti-Utilitariste en Sciences Sociales). Intrigué, j’ai acheté ce livre sans hésiter.

Cet ouvrage est né à la demande de Marcello Faletra, qui souhaitait explorer la question de la beauté et de l’architecture. Il s’appuie notamment sur les écrits de J. M. G. Le Clézio, et plus précisément sur son roman Les Géants. Ce dernier aborde les thèmes de la surconsommation et dépeint “Hyperpolis”, une ville transformée en supermarché géant.

Le Désastre Urbain et La Crise de l’Art Contemporain

Le chapitre 1, “Hyperpolis: Architecture, Urbanisme et décroissance”, propose une analyse claire et bien structurée. Il explore la transformation des villes au service du consumérisme, marquée par la domination de la voiture et l’essor de la spéculation immobilière. L’exemple de la “bruxellisation” illustre avec pertinence la dégradation des centres urbains, même en temps de paix. Une introduction accessible et équilibrée, qui évite de se perdre dans une complexité inutile.

Le chapitre 2, “La Beauté Sauvera-T-Elle le Monde? Art et décroissance”, réussit l’exploit de transformer un débat sur l’art en une complainte sur la perte du “beau”. Apparemment, tout ce qui est conceptuel ou contemporain, est suspect, et la laideur serait désormais le nec plus ultra de la création artistique. On se croirait plongé dans un remake des querelles de l’abstraction, avec en prime un soupçon de mépris pour tout ce qui dépasse la perspective classique. Le tout, bien sûr, saupoudré d’une bonne dose de nostalgie où l’art avait encore, paraît-il, une “vraie” valeur. Bref, un retour triomphal à “c’était mieux avant”.

Vous pouvez toujours vous procurer le livre auprès des éditions Le Bord de l’Eau (éditeur de qualité , ne serait-ce que pour le chapitre 1. Une lecture sélective s’impose donc pour en apprécier pleinement la valeur.


  1. Une revue interdisciplinaire de grande qualité qui explore des sujets variés, de l’économie à l’anthropologie. Elle offre une réflexion précieuse sur des concepts comme le don dans nos sociétés. ↩︎