Devenir Écrivain
chronique livre auteur
Choisir un livre, c’est toujours un art subtil. Et celui-ci fut un savant mélange : je rate mon train, mais je vais faire un tour chez Tropismes, à Bruxelles. Rater un train en Belgique, ce n’est jamais vraiment un train raté, mais plutôt une belle alchimie de retards et d’arrivées à l’heure possibles. Finalement, ce fut une bonne idée.
Les tables de la librairie regorgeaient de piles de livres, de titres obscurs, de couvertures chatoyantes, d’images de photographes utilisées pour des couvertures, de bandeaux rouges annonçant des prix que personne ne connaît. Mais mon regard fut happé par une couverture ornée d’une photographie en noir et blanc. Un homme seul, assis à une table, dans un jardin, en train d’écrire ou de dessiner.
Le titre, au centre de cette couverture, était la combinaison ultime : Devenir écrivain, aux éditions Allary, d’Alexandre Lacroix.
Je ne savais pas quoi penser. Le livre était d’une taille respectable, avec une belle police en Plantin (ce qui n’est pas un mauvais choix pour un éditeur français voulant se fondre en Belgique) et un papier mat. C’était suffisant pour que j’achète ce livre, sans lecture d’un extrait.
Devenir écrivain est une sorte de porte aux mille feux, un peu la caverne d’Ali Baba pour un lecteur régulier qui tente d’écrire des critiques. On se dit que c’est peut-être le seul Graal, l’ultime livre de développement personnel pour les lecteurs invétérés comme ceux du Sillon. À la lecture, on plonge dans une vie qui semble être un savant mélange de biographie, tout en étant sûrement un tantinet fictionnelle. Le livre pose les étapes de la première publication, de son premier roman.
On est vite plongé dans sa vie. L’écriture est précise, rapide, sans hyperbole (et l’on sait pourquoi dans ce livre). Je n’en dis pas trop pour laisser la surprise de la découverte et du parcours d’écrivain de l’auteur.
Une belle et saine lecture pour appréhender la complexité du monde, où l’on découvre que devenir écrivain n’aide pas vraiment à la simplifier, mais reste, au final, un plaisir de vie.
