Thomas E. Florin, Autodafé, Comment les livres ont gâché ma vie

Alexandre Dulaunoy 3 minute(s) de lecture possible dimanche 30 mars 2025 445 mots et d'autres choses
livre critique art

Une fois de plus, ma sélection de lecture n’est pas rationnelle. Si je vois un titre comme “Autodafé, comment les livres ont gâché ma vie” dans une librairie, mon sang ne fait qu’un tour. Autodafé, putain de merde, il va falloir se mettre en branle et réagir.

Après cette première réaction, ma raison reprend le dessus. Je soupèse le livre et le retourne pour lire la quatrième de couverture. On peut y lire un truc du genre : “C’est normal, je me suis mis à les haïr… Autodafé est son premier livre publié.”

Cette phrase finale, “premier livre publié”, c’est une sorte de paradoxe de l’édition. S’il n’est pas encore publié, c’est un manuscrit, non ? Donc pas encore vraiment un livre. Ou alors le livre existe avant même d’être édité ? Bref, mon cerveau tournait à 100 à l’heure.

J’ai foncé vers la caisse pour scanner mon petit bout de plastique. 10 balles pour 96 pages. Donc cette énigme littéraire est plus que raisonnable. Je glisse le bouquin dans ma poche, oui, une taille pratique et efficace pour les lecteurs en vadrouille.

Ma divagation dans cette chronique n’est pas due à une consommation excessive de thé, mais plutôt à cette question : comment faire une chronique de cette lecture ?

Il semble que l’auteur, Thomas E. Florin, a écrit ce livre sur son iPhone pendant un voyage en train (en France, ils disent “Transilien”, chez nous en Belgique, c’est juste un bête train). Ce livre est un peu tout à la fois, mais surtout une ode absurde à l’écriture et à la création artistique dans les banalités du quotidien. L’écriture est efficace. L’auteur ne divague pas, il va droit au but, et c’est rempli de perles comme :

  • “La vérité c’est que tous les écrivains sont des losers. S’ils passent autant de temps chez eux, c’est qu’ils n’ont pas le choix.”

  • “C’est toujours ce que fait l’humain quand il veut éradiquer quelque chose: il s’en prend aux enfants.”

Le livre se termine sur des listes de livres trouvés, et même sur une liste d’œuvres du même auteur… alors qu’il n’a publié qu’un seul bouquin. J’ai aimé, vraiment. L’auteur est peut-être complètement mythomane… mais n’est-ce pas justement ce qu’on cherche dans la littérature ? Cette dose de chaos qui transforme nos vies en un beau bordel, et l’art qui nous permet de survivre à la banalité.

Donc ouais, achetez ce petit livre à 10 euros. Ça aidera peut-être l’auteur à finir ses autres délires, et à rendre tout ce bordel encore plus artistique.

Thomas E. Florin, Autodafé

– Thomas E. Florin “Autodafé: comment les livres ont gâché ma vie”, Le Gospel (un éditeur mais aussi un magazine), 10 EUR.